Agro-écologie et entreprenariat social

L’association Ifker, d’éducation à l’environnement et développement durable, est un acteur dans le champ du développement durable. Dans le domaine agricole, Ifker privilégie les pratiques respectueuses de l’environnement et des ressources naturelles.  L’agro-écologie et la permaculture, au-delà des spécificités de chacune, sont deux activités complémentaires qui privilégient un usage rationnel de l’eau et des ressources naturelles en évitant leur épuisement à terme. Elles participent à l’amélioration de la fertilité organique et minérale des sols et de leur capacité de rétention de l’eau. Dans certains cas, la mise en œuvre de pratiques adaptées de protection et préservation des écosystèmes permet une véritable restauration des terres, auparavant  pratiquement improductives,  au profit de l’agriculture et de l’élevage.

En effet, la préservation et la mise à profit de la biodiversité constitue l’une des bases de l’agroécologie. Pour Pierre Rabhi (Mouvement Terres et humanisme), « L’agroécologie considère le respect de la terre nourricière et la souveraineté alimentaire des populations sur leurs territoires comme les bases essentielles à toute société équilibrée et durable. Elle est un ensemble de pratiques, une science et un art réconciliant écologie et agronomie, l’humanité et toute forme de vie.  Son objet ne consiste pas uniquement à prendre soin du sol, de la plante, de l’animal ou de l’être humain, mais aussi de considérer l’ensemble des éléments de l’écosystème et des systèmes sociaux et de veiller à la qualité de leurs interrelations. En ce sens, l’agroécologie est un équilibre harmonieux mêlant, agriculture et écologie, quantité et qualité, activités humaines et biodiversité, philosophie et techniques, écosystèmes et systèmes sociaux ».

 Le marché des produits de terroir, l’exigence des clientèles de produits sains et de qualité, pousse vers un changement des pratiques productives intensives et particulièrement dans les zones fragiles comme la zone de Moulay Idriss Zerhoun. L’agriculture familiale dominante, qui repose sur des savoir-faire locaux et s’insèrent davantage dans une agriculture vivrière, mérite valorisation et accompagnement. La diffusion des innovations dans ce sens permettra de faire émerger une élite de jeunes entrepreneurs soucieux de l’environnement et de la qualité des produits.

Les organisations de l’économie sociale solidaire peuvent contribuer énormément à l’orientation des pratiques productives vers la voie du développement durable. « L’entrepreneuriat social »,  au-delà de la forme juridique des entreprises (association, coopérative,…), est une manière d’entreprendre qui place l’efficacité économique au service de l’intérêt général. Les bonnes pratiques pour le développement d’une agriculture durable sont donc à promouvoir et à valoriser.

Les institutions publiques marocaines (Ministère de l’Agriculture, DRA, DPA…) ont énormément facilité le champ de développement des organisations professionnelles agricoles (OPA) et de l’entreprenariat social rural. Ces jeunes entrepreneurs dans les OPA sont innovants et contribuent au changement du modèle socioéconomique rural vers  un autre plus intégrée et responsable.

L’association Ifker est partenaire de l’école Nationale d’Agriculture de Meknès, et de l’association « Centre Atlas d’Agro-écologie » (ENAM) en charge de la ferme pédagogique de l’ENAM.  C’est un laboratoire d’expérimentation en agro-écologie et en agroforesterie au service du Conseil agricole et de développement scientifique des bonnes pratiques d’une agriculture durable. C’est un exemple concret de coopération entre les deux associations, notamment dans le champ de d’éducation au développement durable.